La Citadelle de Namur a, de tous temps, occupé une position stratégique au coeur de l'Europe.
D'abord centre de commandement d'un important comté au Moyen Age, elle fut ensuite convoitée
et assiégée par tous les Grands d'Europe entre le 15ème et le 19 ème siècle. A partir de 1891,
on la transforma en vaste parc, véritable poumon de verdure surplombant la capitale de la Wallonie.
Témoin privilégié du passé, convoitée par les envahisseurs successifs de la ville,
la citadelle se veut aussi tournée vers le futur. Les traces de ces 2000 ans d'histoire
restent bien tangibles : on y a encore découvert récemment la pierre funéraire d'un citoyen romain.
Aujourd'hui la citadelle n'est plus assiégée que par les touristes, mais ses bâtiments, ses
fortifications et ses souterrains sont là pour rappeler qu'elle fut un château-fort au
Moyen-Âge, que Louis XIV en fit le siège en 1692 avant de perdre la place trois ans plus
tard, que le hollandais Coehoorn et le français Vauban en furent les architectes, qu'elle
devint le siège d'une garnison hollandaise puis d'une caserne de l'armée belge, avant que
celle-ci n'en remette solennellement les clés à la ville.
Des origines à l'an 1000
Les premières traces de campements humains sur le site du confluent remontent à environ 6.000
avant Jésus-Christ. De nomade, l'habitat se fera progressivement permanent. Dès le I er siècle,
on note déjà, sur la rive gauche de la Sambre, une bourgade bien structurée, dotée d'un port à
la pointe du Grognon. Les monnaies retrouvées attestent que Namur entretient des relations
commerciales avec le reste de l'empire romain. L'évolution du bourg s'accélère et l'importance
du port s'intensifie du 5 ème au 9 ème siècle. Les premières fortifications sur l'éperon rocheux
qui deviendra la citadelle datent au moins de cette époque.
Période comtale : 10ème au 15ème siècle
23 comtes vont se succéder du 10 ème siècle à 1429. Ils proviennent de l'Entre-Sambre-et-Meuse,
puis du Hainaut, de France et de Flandre. Au château, s'ajoutent progressivement la collégiale
Saint-Pierre et des habitations de chanoines.Dès la seconde moitié du 10 ème siècle, Namur est
la capitale du comté. Mais le rayonnement de ce comté dépasse les frontières : le comte
Baudouin II de Courtenay sera ainsi empereur de Constantinople, Yolande de Namur deviendra
reine de Hongrie et Blanche de Namur reine de Suède. La ville s'agrandit et se fortifie.
Elle compte 8000 habitants au 15 ème siècle. Jean III, dernier comte de Namur, ruiné et sans
héritier légitime, vend le comté à Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui en prend possession en 1429.
Turbulences : 15ème au 19ème siècle
Jusqu'à l'indépendance de la Belgique, Namur ne cessera de changer de mains. Convoitée par
tous pour sa situation stratégique, prise et reprise, la ville sera successivement espagnole,
autrichienne, française ou hollandaise. Sa citadelle, marquée des sceaux de Vauban et Coehoorn,
devient une des plus vastes d'Europe. Elle se doublera d'une ceinture de 9 forts autour de la ville,
qui compte environ 20.000 habitants au début du 19 ème siècle.
19ème et 20ème siècles
Après l'indépendance de la Belgique, les forces armées vont rester sur ce site, qui ne sera partiellement
démilitarisé qu'à partir de 1891 par Léopold II. De grands travaux d'aménagement de la citadelle sont alors
entamés. En 1975, le Ministre de la Défense rend à la ville les clés de la citadelle et en 1977, les
paracommandos quittent les derniers bastions.